Après une première édition en 2023 consacrée aux nouveaux récits au service de la transition, il nous a semblé nécessaire, dans la continuité de l’édition précédente, d’explorer l’anatomie de la construction d’un récit de transformation du modèle économique d’une entreprise en transition.
Pour la première fois en huit éditions, T3C met une entreprise, et une seule, l’imprimerie Flex’ink et son dirigeant, Julien Dacosta au cœur de l’événement. Le discours du dirigeant qui pilote la transformation de son modèle économique sera « disséqué » et analysé par une experte des nouveaux récits afin d’en tirer des enseignements facilement duplicables pour toutes celles et ceux qui ont à construire de nouveaux récits, de nouveaux imaginaires compatibles avec la transition écologique et sociale.
Naturellement, T3C s’est associé avec deux réseaux de référence toulousains de dirigeant.es d’entreprise, le CJD Toulouse et Terres EFC Occitanie.
L’analyse de la mise en récit de cette transformation nous permettra de nous interroger sur le comment les entreprises, les marques dans un contexte d’attentes sociétales fortes en matière de sobriété et transition sociétale, gère leurs communications dites responsables. Et comment les spécialistes du marketing, de la communication et de la RSE, gère ce paradoxe très schizophrénique entre enjeux responsables et impératif de croissance attendue. Cette injonction paradoxale, nous conduit-elle vers de nouvelles prises de parole responsables plus sincères, car alignées avec des transformations réelles des entreprises ou vers de nouvelles formes de « récitwashing » surfant sur les attentes des « clientoyen.nes » qui veulent toujours plus de vert mais toujours moins cher et des entreprises qui ne veulent pas perdre un 1% de marge ?
Pour le sociologue allemand Hartmut Rosa, « Le mode de fonctionnement de la publicité et de la marchandisation capitaliste repose sur le fait qu’elles transposent notre besoin existentiel de résonance, autrement dit notre désir de relation, en un désir d’objet ». Le défi est de passer d’un imaginaire de consommation à un imaginaire de bien-être.
Il s’agit, pour reprendre les termes de nombreux auteurs, de « décoloniser l’imaginaire » d’engager un « processus de réimagination » et « de soutenir un changement de paradigme en faveur de transformation des modes de vie et de rupture avec le consumérisme ».
L’objet du désir n’est pas le désir de l’objet
Ainsi, comment changer l’objet du désir, à savoir magnifier par de nouveaux récits, la sobriété et refouler le désir de l’objet, nous incitant à toujours plus posséder et consommer, tel serait l’enjeu de cette nouvelle édition.